lundi 18 mai 2009

Mémoire d'un Premier ministre - Brian Mulroney




L’ex-Premier ministre du Canada Brian Mulroney ne laisse personne indifférent. Ou bien on l’aime et l’admire profondément ou bien on le déteste et le méprise.
J’ai personnellement travaillé au sein du cabinet de Brian Mulroney en 1984. Je fais donc partie de ceux qui admirent et considèrent cet homme comme respectable, généreux et fidèle en amitié.
Je n’ai jamais hésité à affirmer mon opinion et à ceux qui m’ont parfois demandé d’expliquer mon jugement, j’ai toujours répondu que j’avais eu la chance de côtoyer et connaître plusieurs grands personnages et que cela me permet de comparer. Parmi tous ces gens, Brian m’apparaît comme le plus honnête et le plus vrai de tout le groupe.
La vérité est un concept dont la définition varie d’une personne à l’autre il est impossible de juger si on ne compare pas les actions selon des règles communes. Parmi tous les hommes de pouvoir du monde des affaires et de la politique que j’ai connus, plusieurs sinon la majorité sont des prédateurs dont le seul plaisir est la capture de la proie. En ce sens, leur amitié est fausse car ils veulent vous attirer pour mieux vous écraser et vous posséder. Je pourrais en nommer plusieurs qui sont encore très actifs dans la communauté des affaires et qui causent de graves dommages à leur entourage mais je mentionnerai plutôt un grand homme d’affaire aujourd’hui décédé : Pierre Péladeau. J’ai travaillé avec ce personnage et nous nous aimions beaucoup mais il était dangereux de le côtoyer et il l’avouait lui-même.
L’homme me disait souvent en confidence vers la fin de sa vie: « Je suis un prédateur et parfois je ne me contrôle pas. Je peux être méchant pour mes ennemis mais parfois aussi avec mes amis… Le pire c’est que je ne sais pas pourquoi? C’est comme une seconde nature»
Brian Mulroney n’est pas un prédateur au sens de Pierre Péladeau et il est plutôt un idéaliste. Il a voulu être un leader international à l’américaine et influencer le monde par son succès de chef d’état.
Je vois une grande ressemblance entre Brian et le président américain Bill Clinton. Ce politicien fut l’un des plus efficaces durant sa présidence mais aussi l’un des plus critiqué et ridiculisé. Pourtant avec le recul du temps, on s’aperçoit qu’il fut un meilleur président que George Bush qui a détruit, sur le plan économique, tout ce qu’avait fait Clinton.
Brian Mulroney fut un grand Premier ministre et il avait à coeur la situation du pays. Il gérait le Canada comme une sorte de confrérie universitaire et l’objectif n’était jamais son enrichissement personnel mais plutôt comment marquer l’histoire par ses accomplissements et ses innovations.
Malheureusement en politique il y a la perception, l’image et la rumeur. De fausses rumeurs peuvent contribuer à créer de fausses réputations et tuer virtuellement un personnage. C’est le cas de Brian Mulruney qui fut victime des médias même s’il en était au départ le plus grand admirateur. Brian lisait jusqu’à 10 grands quotidiens chaque jour. Un consommateur d’information journalistique incroyable et ce sont ces médias qui auront causé sa chute…
Il est intéressant de noter que l’avocat de Brian Mulroney, Guy Pratte, a un lien très étroit avec la situation que vit l’ex-premier ministre du Canada.
Le père de Guy, Yves Pratte, fut un grand avocat et même Juge à Cour suprême du temps de Pierre Trudeau. Il a cependant vu sa réputation détruite suite à un scandale alors qu’il était le président d’Air Canada. Une histoire pour laquelle il a été remercié de ses services après une Commission d’enquête ce qui a brisé sa carrière de façon irréparable. Yves Pratte ne s’en était jamais remis sur le plan personnel. Guy avoue dans sa biographie qu’il a encore à l’esprit le souvenir de la tristesse de son père dont la vie fut détruite par les fausses accusations à son égard. Dans un sens, il pense probablement à son père lorsqu’il défend Brian Mulroney.
En conclusion, je dirai que quoi qu’il advienne, Brian Mulroney aura toujours mon admiration et que de tous les leaders que j’ai côtoyés, il est celui avec qui ce fut le plus agréable de travailler.
La période 1984 fut l’une des plus belles époques de ma vie!
Bernard Bujold
http://www.lestudio1.com/MulroneyMemoires.html
http://www.canadianlawyermag.com/index.php/Pratte-a-porter.html
http://www.clintonfoundation.org/
http://www.lestudio1.com/EmpireQuebecor.html
Photo 1: Brian Mulroney (Ottawa - Mai 2009)
Photo 2: Bill Clinton
Photo 3: Guy Pratte (Ottawa)
Photo 4: Bernard Bujold devant le Parlement (Septembre 1984)

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