mardi 15 juillet 2008

L'avenir de la téléphonie canadienne

La téléphonie canadienne est à un niveau très avancé mais malheureusement,malgré la présence de plusieurs fournisseurs, le seul élément de compétitiondemeure les tarifs et il y a très peu d'efforts concernant l'exclusivité des produits. En effet, personne ne peut vraiment constater une différence au niveau de laqualité du service que l’on soit un abonné de Bell, Telus, Videotron ou Rogers. Personnellement, j’ai été abonné à chacun de ces quatre fournisseurs et la seule raison qui m’a toujours motivé à changer de compagnie est l’offre d’un prix plus bas et jamais le service offert. J'ai changé cinq fois!
Cette situation me rappelle l’arrivée du téléphone dans ma Gaspésie natale durant les années 1960 (Québec Téléphone aujourd'hui la propriété de Telus Québec). Il n'était pas question de magasiner un fournisseur! Ma famille habitait le village de St-Siméon de Bonaventure et la dizaine de résidents de la petite route de campagne utilisaient la même et seule ligne téléphonique disponible pour toute la route. Il fallait contacter une standardiste en poste à New-Carlisle pour lui demander la communication. Nos numéros étaient des codes du genre: 3 coups sonner 2 fois… Nous n'étions pas loin du télégraphe!
L’handicap d’une ligne commune est que tous les usagers entendent ce que disent les autres abonnés de cette ligne. Il était même dans la coutume de décrocher délicatement l’appareil téléphonique pour écouter ce que racontaient nos voisins. Parfois aussi on entendait aussi quelqu’un qui criait soudainement:« Débarque de la ligne, ça fait une heure que tu parles et on veut téléphoner nous autres aussi… »
On pourrait comparer ces problèmes de la technologie de l’époque avec les problèmes de sécurité de l’internet moderne. Rien n’a changé dans le désir d’espionner son voisin!
Ce qui a changé est l’offre de service des fournisseurs téléphoniques. Auparavant, il n’y avait aucun choix de fournisseur et chaque territoire était desservi par une entreprise unique. La dérèglementation aurait dû complètement améliorer la situation mais ce fut uniquement le début d’une guerre des prix plutôt que la recherche de produits de qualité supérieure.
Les dirigeants de Bell Canada ont toujours été convaincus que ses clients les aimaient. Des représentants m'ont souvent sollicité avec l'argument:"Mais vous pourrez être tellement fier d'être un client de Bell..." Perception pour le moins «fleur bleue» et qui fut la cause des déboires de l’entreprise.
Le bouillant Micheal Sabia (Bell) croyait que sa compagnie était intouchable et que Pierre-Karl Péladeau (Videotron) n’irait nulle part avec ses offres de prix à rabais. Il se refusa donc à suivre cette voie jusqu’au jour où il s’est aperçu que le nombre de clients qui quittaient le navire était dramatique. Il a alors décidé de couper les prix à son tour, mais il était trop tard!
Sabia avait raison de se refuser à couper les prix car c'est une stratégie très dangeureuse.
La coupe des prix est rarement bénéfique à long terme pour les fournisseurs. Une lutte des prix est une course d’endurance avec comme résultat ultime l’élimination de tous les participants. On le constate déjà alors que les fournisseurs en téléphonie doivent revenir en arrière et annuler les contrats d’Internet illimité qu'ils offraient pour attirer la clientèle.
L'erreur grave de Sabia est de ne pas avoir améliorer son offre de service. Il a simplement cru que ses clients étaient prisonniers du géant Bell. C'est l'histoire de David (Videotron) contre Goliath (Bell).
La seule voie rentable est dans le style de gestion appliqué par le fournisseur d'ordinateurs Apple qui a préféré ne pas embarquer dans la guerre des prix comme cela s'est produit au niveau de PC mais plutôt se concentrer sur l’offre d’appareils différents et nouveaux. Son but étant de séduire le consommateur plutôt que de le considérer comme captif!
C'est l'exemple que devraient suivre tous les fournisseurs en téléphonie.
Le nouveau président de Bell, George Cope, est peut-être un géant de 6 pieds et 7 pouces (2 mètres) mais à moins d’offrir le meilleur produit, il ne pourra jamais regagner sa place de numéro un de la téléphonie, géant Goliath ou pas!
Quant à moi, j'attends la prochaine offre à rabais pour changer à nouveau de fournisseur...
Bernard Bujold
www.LeStudio1.com

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